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Biographie de l'écrivain Ba Jin (Pa Kin, 1904 - 2005)


20 November 2015 | By SISU Français | la-fontaine-ch-thierry

  • 巴金

Pa Kin est né le 25 novembre 1904 à Chengdu, capitale du Sichuan.
De 1909 à 1911, son père ayant été nommé sous-préfet à Guangyua, la famille (son père, sa mère, ses 2 frères et ses 2 sœurs) le suit. vie si douce, sans larmes, sans chagrin, sans irritation, une existence si paisible, se souvient Pa Kin. 

Sa mère meurt en 1914. “Ma mère mourut une nuit de la septième lune, la troisième année de la République. […] C'est à ma mère que je dois d'être entré dans le monde avec un coeur pur. Mon sang bouillant et mes larmes de compassion, c'est aussi à elle que je les dois.” Et aussi : “Mon premier maître ce fut ma mère, j'ai déjà dit que c'est elle qui m'ensei­gna le sens du mot « amour».”

Sa sœur aînée décèdera de tuberculose. Son père décède en 1917, laissant le souvenir d’ un mandarin intègre.  

Pa Kin est orphelin à l’âge de 12 ans. 

Son frère aîné devient chef de la famille (qui est déjà revenue à Chengdu). La grande maison, réunissait tous les membres de la famille Li, ainsi que les concubines et les nombreux serviteurs. Les membres de la famille demeurent “sous la loi de fer du grand-père”. Ce grand-père fortuné “tenait les cordons de la bourse”, qui pensait que tous les problèmes pouvaient se résoudre avec de l’argent… Les membres de sa famille lui étaient soumis… Les femmes, considérées comme " jouets " des hommes n’avaient pas d’autre issue que la soumission ou le suicide ; les hommes devaient à l’aïeul une autre forme de soumission : l’obéissance. Le frère de Pa Kin ne put épouser la femme de son choix, il finit aussi par se suicider. Ces traditions féodales sont vivement combattues par Pa Kin qui leur voue une véritable haine. “Mon frère aîné,” écrit-il, “est la personne pour laquelle j'ai eu, de toute ma vie, le plus d'affection. Il était bon et aimable, mais il était également faible … Il haïssait les actes tyranniques et éhontés de mes oncles, cependant il voyait en ces actes des défauts personnels et non le fruit du système et, dans ses conflits avec nos aînés, toujours il recourait à des compromis, battait en retraite, se pliait à leurs désirs.” La position de Ba Jin à l’époque est loin d’être la soumission : il milite pour un changement de société. “Je me disais que je ne voulais pas devenir un jeune maître, je voulais me tenir aux côtés des humbles, venir à leur aide.”

Il lit beaucoup : l'Appel à la jeunesse de Kropotkine, l’enthousiasme :“Je n'imaginais pasqu'il existât un tel livre au monde ! C'était ma propre pensée mais exprimée avec une netteté, une précision dont j'étais bien incapable. Ces idées fortes et excitantes, ce style plein de chaleur consumèrent le coeur du jeune homme de quinze ans que j'étais.”Il lit de nombreux ouvrages de thème social et humanitaire et fait de Emma Goldman "sa mère spirituelle". Exprimant sa foi personnelle, il écrit : “J’ai pour seul Dieu l’humanité, pour elle je consens à tous les sacrifices.”Entre 1920 et 1924, il collabore à une revue anarchiste. C’est au cours de cette période qu’il quitte Chengdu pour rejoindre l’Ecole des Langues étrangères de Nanging. 

En 1927, il décide de quitter la Chine pour s’en aller vers l’Occident à la recherche de la vérité  et embarque à Shangai sur le paquebot "Angers " à destination de Marseille. “Au revoir,” écrit-il, “ma patrie infortunée, je te hais mais je t'aime ! malgré tout.”

Une chambre dans un hôtel de la montagne Ste Geneviève lui a été réservée par son ami Wu. Il habie ensuite rue Tournefort. 

“Chaque matin, j'allais me promener au jardin du Luxembourg sous les vieux arbres solitaires. Le soir je me rendais à l'Alliance française pour suivre les cours de français.”

Il commence à écrire son premier roman,  Destruction. “Chaque soir, tandis que l'heure sonnait à Notre-Dame, j'écrivais sur un cahier quelque chose qui ressemblait à un roman.” C’est le début de sa carrière littéraire.

Il échange des correspondances avec divers militants anarchistes et participe à la campagne pour sauver les vies de Sacco et Vanzetti, 2 ouvriers italiens anarchistes, accusés (à tort) du braquage suivi de la mort de 2 convoyeurs non loin de Boston. “J’ai un maître. Il m’a enseigné l’amour et la générosité,” écrit Pa Kin à propos de Vanzetti. 

De retour en Chine fin 1928, il devient membre de l'Association nationale des artistes et écrivains chinois. De 1928 à 1948,il se consacre à la vie littéraire et construit une œuvre abondante.

L’essentiel de cette œuvre est réunie dans les 2 trilogies :
1. Amour ( Brouillard – Pluie – Tonnerre, et plus tard : Eclair)
2. Torrent ( Famille – Printemps – Automne)

Le jardin du repos (1944) puis Nuit glacée (1946) s’y ajoutent. 

Révolte contre l’oppression des familles, sacrifiant " les cœurs purs ", sont les thèmes qui se croisent dans ces œuvres.

Marié en 1944 à Xiao Shan, le couple a un garçon et une fille

....
Pendant 10 ans (1966-1976) Pa Kin est traité durement lors de la Révolution culturelle et les humiliations se succèdent :

- privation de droits politiques, interdiction d'écrire
- réduction en cendres de ses œuvres
- nterdiction d’activités littéraires
- agressions contre les membres de sa famille (entre autres, sa femme ne reçoit aucune aide médicale et meurt d’un cancer, loin de lui)

“J'ai été privé de mes droits politiques et je n'avais plus le droit d'écrire. A cette époque, certains lecteurs ont envoyé des lettres pour me soutenir et m'exprimer leur sympathie. Cela n'a fait que renforcer la sévérité des critiques contre moi.” 

“La Bande des quatre a tenté d'usurper le pouvoir. Elle voulait écarter tous ceux de ma génération. En 1968, dans les rues de Nankin, étaient placardées des Da Zi Bao" (affiches à grands caractères) qui affirmaient que j'étais un traître à la nation, mais mes lecteurs ne l'ont pas cru. En mai dernier, quand mon premier article rédigé après la Révolution culturelle a été publié, beaucoup de lecteurs m'ont écrit pour m'assurer qu'ils n'avaient jamais cru aux accusations portées contre moi.”

“Au début de la Révolution culturelle, je travaillais à l'Association des écrivains, je balayais, je travaillais à la cantine et, quelquefois, je débouchais les égouts et lestoilettes. D'octobre 1966 au début de 1970, j'ai été contraint à des autocritiques par écrit et à la télévision. Puis, à partir de 1970, j'ai passé deux ans et demi à l'Ecole des cadres du 7 mai où je cultivais les légumes, mais je pouvais rentrer chez moi une fois par mois.”

“Avant tout, je regrette le temps perdu pendant onze ans, je n'ai pu écrire parce que, durant cette période, Shanghai était contrôlée par les quatre.”

La tourmente passée, Pa Kin se remet au travail :

“Dès 1973, j'ai entrepris des traductions. Par exemple, Terres vierges de Tourgueniev n et les Mémoires d'Alexandre Herzen. Je pensais alors que mon travail ne pourrait pas être publié. J'en ai copié quelques exemplaires pour les envoyer à des amis ou à la bibliothèque. Or, Terres vierges sera publié le mois prochain à Pékin, et les Mémoires de Herzen seront publiés en brochure.”

La reconnaisance arrive ensuite par son élection au poste de vice-président de l’association des cercles de littérature et création artistique et à celui de rédacteur en chef d’un mensuel littéraire à Shanghai.

- En 1980, il est nommé président de l’Association des écrivains chinois.
- Dans les années 80, il est vice-président de la Ligue chinoise d’espéranto.
- Des récompenses au niveau international consacrent sa renommée littéraire.
- Le 7 mai 1983, à Shangaï, il reçoit de François Mitterand, alors Président de la République en visite officielle en Chine, la cravate de commandeur de l’Ordre de la Légion d’Honneur.
- Le 20 février 1984, l’ambassadeur de France en Chine M. Malo, lui remet le diplôme d’honneur signé par le président François Mitterand.

Atteint de la maladie de Parkinson, il s'éteint le 17 octobre 2005. 

 

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