Presse et médias
SISU News Center, Office of Communications and Public Affairs
Tel : +86 (21) 3537 2378
E-mail : news@shisu.edu.cn
Adresse :550, Dalian Xi Lu, Shanghai 200083, Chine
En savoir plus
L’hymne national : un sentiment d’appartenance
25 May 2021 | By 刘思雨 LIU Siyu | SISU
Carte nationale d’identité, carte de séjour, passeport, permis de conduire, visa… Il semble que, de nos jours, toutes ces preuves ci-dessus soient indispensables et essentielles pour justifier notre identité pour les déplacements. Alors, comment prouver la nationalité d’une personne si elle ne possède aucune pièce d’identité ? Y a-t-il quelque chose immatérielle qui peut faire preuve de notre appartenance nationale et ethnique ? D’après moi, la réponse à ces questions peut être trouvée tout simplement dans une composition musicale. Plus précisément, cette réponse réside dans notre hymne national.
Composé entre 1569 et 1572, l’hymne national le plus anciennement chanté dans le monde est Wilhelmus van Nassouwe, l’hymne national des Pays-Bas. Néanmoins, c’est bel et bien la Marseillaise, l’hymne national de la France, qui fut le premier à apprécier universellement dans le monde. D’une part, elle a conquis le cœur de nombreux Français, d’autre part, elle a servi de première source d’inspiration de la création de l’hymne de nombre d’autres nations, à savoir la Marche des Volontaires, l’hymne national de la République populaire de Chine.
Révolutions et Guerres : berceau de l’hymne national
Quand nous remontons à l’origine de la création d’un hymne, il n’est guère surprenant de constater que la plupart des hymnes nationaux sont nés dans les périodes de profondes turbulences. La Marseillaise est un exemple très parlant à cet égard.
Écrite dans un contexte historique bien particulier : la Révolution française, la Marseillaise était au départ un chant de guerre pour galvaniser les soldats français. En avril 1792, à la demande du maire de Strasbourg à l’époque, Claude Joseph Rouget de Lisle s’est chargé de composer une chanson pour motiver et rassurer les troupes françaises. Il a fini les paroles et la musique en une seule nuit. Et très vite, ce chant de guerre est devenu populaire dans toute la France grâce à son air énergétique et rythmé. En juillet 1792, cette chanson à la liberté est chantée par les volontaires marseillais aux Tuileries à Paris. Immédiatement, les Parisiens ont rebaptisé le chant de Rouget de Lisle « La Marseillaise », le nom que nous savons aujourd’hui.
Progressivement, ce chant représentant la défense de la patrie en danger, symbole de la Révolution française, s’est popularisé sur tous les continents par d’innombrables révolutionnaires. Parmi eux, Tian Han et Nie Er faisaient partie des jeunes révolutionnaires les plus remarquables dans la Guerre anti-japonaise en Chine à cette époque.
Dans les années 1930, après avoir envahi le Nord-Est de la Chine, l’armée japonaise a accéléré son action d’agression sur les autres régions chinoises. D’un côté, de nombreux intellectuels sont descendus dans la rue pour faire appel à la résistance contre leJapon. De l’autre côté, un grand nombre de notables se réunissaient à la ville de Shanghai et menaient une vie de luxe et d’oisiveté jour après jour.
Vue cette situation inquiétante, Tian Han et Nie Er se sont décidés à trouver un moyen de réveiller les gens indifférents.
La Marche des Volontaires : la Marseillaise à la chinoise
Étant donné que tous les deux sont des talents musicaux, ils se sont déterminés à écrire une chanson ensemble. Selon Nie Er, la situation de ce temps en Chine ressemblait beaucoup à celle en France en 1792, ainsi, il trouve nécessaire de composer une Marseillaise à la chinoise pour mobiliser les peuples chinois.
Alors ils ont écouté et réécouté La Marseillaise pour puiser leur inspiration dans cette chanson mondialement connue. En 1934, Tian Han a fini la création des paroles. À travers ses mots et expressions, nous pouvons apercevoir sa passion révolutionnaire. « Debout ! Les gens qui ne veulent plus être des esclaves ! C'est avec notre chair que nous bâtirons notre nouvelle Grande Muraille !... »
Ces paroles puissantes étaient considérées comme un coup de tonnerre dans l’obscurité de la nuit. Voyant ce texte, Nie Er a pensé aussitôt à la voix du peuple, à l’appel de la patrie et aux cris de combat des soldats chinois. Cette ferveur patriotique l’a poussé à finir la composition en seulement deux nuits.
Le 16 mai 1935, La Marche des Volontaires a vu le jour dans le film Les Enfants de Chine.
(Le manuscrit de composition de Nie Er, conservé dans le musée de l’hymne national à Shanghai)
L’établissement du statut de l’hymne national chinois
Le 25 septembre 1949, durant la conférence sur le choix de l’hymne national, de nombreux membres ont proposé de choisir La Marche des Volontaires comme hymne national provisoire, car elle est née dans la lutte pour la libération nationale et qu’elle faisait allusion à un moment historique fort de la Chine. De plus, elle est déjà reconnue par le peuple chinois, avec des répercussions internationales. Néanmoins, quant à la phrase « La Nation connaît son plus grand danger », certains pensaient que ces mots ne correspondaient plus à la situation actuelle de la Chine. Guo Moruo, un grand écrivain de la période moderne, a suggéré de modifier un peu les paroles originales. Dans l’objectif de préserver l’intégrité de cette chanson historique, d’autres se sont opposés à cette proposition.
Après de fortes discussions, Mao Zedong a finalement pris la décision : « Certes, la fondation de la Chine nouvelle signifie une grande victoire pour tout le peuple chinois, mais il nous faut quand même penser aux futurs dangers en temps de paix. De ce fait, cette phrase a de profondes incidences. Ainsi, j’approuve le maintien des paroles d’origine ».
Le 27 septembre 1949, La Marche des Volontaires est adoptée officiellement l'hymne national provisoire. Le 4 décembre 1982, elle est proclamée hymne national officiel de la République populaire de Chine. En 2004, elle est inscrite dans la constitution chinoise.
La signification de l’hymne national
Pour les enfants chinois, l’hymne national de la Chine est sans aucun doute la première chanson qu’ils ont apprise à la maternelle, même s’ils sont encore trop petits pour connaître à fond l’histoire et l’importance symbolique de ce genre de musique. Dans les écoles primaires, collèges et lycées, tous les lundis matins, les jeunes adolescents portant leurs uniformes scolaires se réunissent dans la cour de récréation, voient hisser le drapeau national et chantent l’hymne national à l’unisson.
Petit à petit, nous nous sommes rendus compte que l’hymne national d’un pays n’est pas tout simplement un morceau de musique. Il représente un État et, à travers lui, la Nation. Tout comme le drapeau et la fête nationale, l’hymne est également vu comme le symbole d’un État. Il nous rappelle les événements importants qui jalonnent dans l’histoiredu développement de notre patrie.
Pour les individus, l’hymne national contribue à éveiller et entretenir le sentiment d’appartenance. Ce chant lyrique est une magie, où que nous soyons, dans le pays ou à l’étranger, notre émotion ne change jamais lors de son interprétation.
En définitive, s’intéresser à l’hymne national, c’est s’intéresser à la mélodie comme aux paroles, au contexte de création comme à la haute valeur symbolique,au rôle qu’il joue dans la vie politique et quotidienne, à la grande énergie spirituelle qu’il nous inspire, et le plus important, c’est d’y trouver une source inépuisable de nourrir un sentiment d’appartenance qui nous rassure depuis tout le temps.
Presse et médias
SISU News Center, Office of Communications and Public Affairs
Tel : +86 (21) 3537 2378
E-mail : news@shisu.edu.cn
Adresse :550, Dalian Xi Lu, Shanghai 200083, Chine