Presse et médias

SISU News Center, Office of Communications and Public Affairs

Tel : +86 (21) 3537 2378

E-mail : news@shisu.edu.cn

Adresse :550, Dalian Xi Lu, Shanghai 200083, Chine

En savoir plus

Le problème du déséquilibre entre les sexes en Chine


06 November 2016 | By Liang Baowen 梁宝文 | SISU

Le problème du déséquilibre entre les sexes en Chine

Liang Baowen

Depuis les années 1980, la Chine connaît une période de montée vertigineuse de la sex-ratio à la naissance, dont le pic était de plus de 120. Même si sous l’intervention de l’Etat, ce chiffre a commencé à diminuer dès 2009, jusqu’à 113,51 en 2015, ratio le plus bas au 21ème siècle, il est encore loin du niveau normal de sex-ratio naturel, qui doit varier de 103 à 107. Et de ce fait, selon les estimations du Bureau National de Statistiques, dans les 30 dernières années, le nombre d’hommes dépasse celui des femmes de 36 millions en quantité nette. Cela dit, plus de 30 millions d’hommes en Chine deviendront “branches nues” à cause de la pénurie des “ressources féminines”. Et une partie d’entre eux entre déjà dans leur âge de mariage aujourd’hui. Une quantité gigantesque d’hommes, qui formeraient une armée, n’auront pas une épouse dans les quelques dizaines d’années à venir. Cela n’est pas une fantaisie, mais deviendra une réalité épouvatable dans le proche futur, qui frappera notamment les gens de  la condition socio-économique la plus modeste. Ce problème démographique doit absolument nous donner à réfléchir sur notre mentalité, notre culture et notre politique démographique, parce que c’est la stabilité de la société chinoise qui sera mise en question si nous continuons à rester inertes.

Il y a des tas de causes pour justifier ce déséquilibre entre les sexes, mais normalement, on les divise en deux types – les causes directes et les causes indirectes. Parmi les premières, l’identification du sexe du bébé et l’IVG (Interruption volontaire de grossesse) est la plus importante. Même si la loi précise des cas et des conditions préalables à remplir pour pouvoir choisir l’avortement artificiel, la réalité est qu’une fois que la femme enceinte le demande, toute action d’avortement peut être exercée sans une raison justifiée.

Quant aux causes indirectes, il s’agit d’une mixture de la tradition, de la conception des gens concernant la descendance et en même temps du statu quo économique et politique en Chine. Certes, la modernisation de la Chine affaiblit la préférence pour le nombre d’enfants, mais il semble qu’elle n’arrive pas à changer notre préférence pour le sexe des enfants, notamment quand nous étions obligés d’avoir seulement un enfant. Ce “retard culturel” est lié étroitement avec les éléments économiques (sécurité sociale instable, développement déséquilibré et besoin vif de main-d’oeuvre en zone rurale), sociaux (statut des femmes relativement bas, besoin de sécurité familiale), psychologiques (satisfaction psychologique d’avoir un fils), politiques (héritage des biens, planning familial) et administratifs (manque de conscience, difficulté de mettre en œuvre des politiques de l’Etat), qui, ensemble, empêchent le sex-ratio chinois d’atteindre un niveau naturel.

1. La préférence concernant le sexe

Normalement, la préférence pour avoir un enfant d’un ou de l’autre sexe est une fausse question à discuter, qui aurait dû être un goût personnel comme pour la nourriture. Mais si l’on met cette préférence en pratique, au moyen de l’intervention artificielle ou encore par discrimination en maltraitant l’enfant d’un sexe qu’on n’avait pas voulu, cela posera certainement un grave problème.

Pourquoi la majorité des Chinois, selon certaines enquêtes, préfèrent avoir un garçon ? Les garçons sont-ils plus adorables ? Absolument pas. Quand cette préférence devient une normalité sociale et affecte la conception des les valeurs de beaucoup de gens, il faudra chercher sa racine dans la culture chinoise et le régime social.

    1. La tradition chinoise

La Chine est un grand pays millénaire, fière de sa tradition, comme de sa modernité. C’est une raison pour laquelle il ne faut pas oublier son passé quand nous voulons y voir clair dans la société contemporaine chinoise. Comme Gustave Le Bon l’indique dans son œuvre Psychologie des Foules, “il est d'autres actes aussi où elles (les nations) paraissent guidées par ces forces mystérieuses que les anciens appelaient destin, nature, providence, que nous appelons voix des morts, et dont nous ne saurions méconnaître la puissance, bien que nous ignorions leur essence. Il semblerait parfois que dans le sein des nations se trouvent des forces latentes qui les guident.”[1] Quelquefois l’âme inconsciente des foules est tellement influencée par leur tradition que cette dernière deviendra très difficile à changer par l’écoulement du temps. La préférence concernant le sexe des enfants est malheureusement l’une des idées traditionnelles qui n’a pas beaucoup changé.

Confucius, un savant qui influence beaucoup la mentalité des Chinois, proposa dans sa théorie du confucianisme une notion de mieux construire l’Etat – hiérarchie harmonieuse. Il précisait que pour mieux conserver l’ordre et l’harmonie dans la société, la famille, qui relie les membres les plus proches de la communauté, jouait un rôle fondamental. De ce fait, à part la conception de “fidélité à l’Etat” (), la vertu la plus appréciée était “piété filiale” () au sein de la famille, autrement dit le respect et la soumission absolus rendus par un fils ou une fille envers ses parents. Puisque la notion de la famille était si importante en Chine, la continuité de la famille devenait une préoccupation de tous. Mais les filles, sous l’Ancien Régime, étaient considérée comme “de l’eau versée”, qui, une fois mariées, devaient quitter la famille de son père et rejoindre celle de son époux. Donc systématiquement, une fille n’apportait pas beaucoup à sa famille d’origine, et surtout sur le plan de continuité familiale. Rien d’étonnant qu’elle soit considérée comme inférieure à un fils par beaucoup de Chinois.

De plus, pour être un peu plus utilitariste, le vieillissement est un problème inéluctable de toute personne et toute société est obligée de mettre en place un régime pour garantir le soin des vieillards. Sinon, elle tomberait forcément dans le chaos et en désordre. Dans la société traditionnelle chinoise, après des essais et recherches de longue durée, on avait transmis graduellement la responsabilité de soin des vieillards de la société à la famille. C’est-à-dire cette responsabilité incombait enfin uniquement à la descendance d’une famille sans aucune intervention de l’Etat. Comme nous l’avons indiqué plus haut, la fille rejoignait la famille de son époux une fois qu’elle était mariée. Par conséquent, le fils devenait la garantie essentielle pour le soutien de ses parents. Afin de consolider cet arrangement, le gouvernement tentait de sublimer cette responsabilité en y attribuant une valeur morale - les principes moraux comme “plus de fils, plus l’on est heureux” (多子多福), “ne pas faire un voyage loin de chez soi pourvu que ses parents soient en vie” (父母在不远游) ou “ne pas avoir un descendant serait le blasphème le plus grave envers ses parents” (不孝有三无后为大), ancrés profondément dans la théorie confucianiste, ont été préconisés vivement par les gouverneurs de chaque dynastie. D’autre part, pour garantir les moyens disponibles d’un garçon pour soigner ses parents et pour réaliser, dans une certaine mesure, l’égalité de droit et de devoir, le régime avait mis en œuvre des politiques qui favorisaient le fils dans le domaine d’héritage, d’attribution de la fortune et même de mode du mariage par rapport à la fille. Toutes ces traditions ont joué un rôle extrêmement important pour la stabilisation de la société et pour la succession prospère de génération en génération du peuple chinois.

Au bout de cette analyse, nous pourrions bien comprendre que le mode d’“élever un fils pour la garantie de sa vieillesse” (养儿防老) n’est pas seulement une conception de procréation, mais encore un arrangement social d’“assurance vieillesse”, qui a contribué largement au maintien de l’ordre et de la stabilité de notre société. La préférence pour un garçon, en effet, est le produit de la société et la morale traditionnelles chinoises sous l’Ancien Régime.

1.2 Le régime social

De nos jours, la Chine envisage de briser certains arrangements institutionnels du passé en imposant un contrôle de population, mais parallèlement, les nouvelles institutions sont loin d’être complètement établies. C’est cela le vrai fond du problème. Pour être plus précis, la politique de “planning familial” affaiblit très largement la fonction de la famille en matière du soutien des vieillards alors qu’un système de sécurité sociale n’est pas tout à fait prêt à en assumer la responsabilité.

Certes la chute dramatique du taux de naissance en Chine semble avoir un effet positif sur le contrôle de la population. Aussi pouvons-nous nous concentrer sur l’amélioration de notre qualité de vie. Mais à une échéance lointaine, la diminution de la taille familiale va infliger aux enfants un fardeau plus lourd qu’à toute autre génération dans l’histoire de la Chine. A cause du changement de la structure et des relations au sein de la famille, les couples d’enfants uniques issus des familles nucléaires, même s’ils le veulent, auront du mal à soutenir matériellement leurs 4 parents et encore moins leurs 8 grands-parents, si ceux-ci sont en vie, sans parler de leurs enfants, qui, avec l’abolition de la politique d’“enfant unique”, pourront bien être plus nombreux. Nous devons remarquer ce fait : d’une part, l’Etat préconise un soutien familial des vieillards en proposant “famille d’abord, société secondaire”, mais d’autre part, l’Etat a mis en œuvre des politiques qui vont détériorer la famille en infligeant un contrôle de la population le plus sévère du monde : beaucoup de couples ne pouvaient avoir qu’un seul enfant, avant l’application de la politique de deux enfants. Cette contradiction apparente risque de poser un problème très grave. La politique de “planning familial” continue de miner le fondement familial du soin des vieillards. Et ce fardeau n’aurait dû être assumé que par le gouvernement, étant donné la faiblesse des organisations de solidarité et des ONGs en Chine. Mais ce qui est pire, c’est que l’Etat n’est pas encore prêt pour remplir la vacance qu’il a créée par sa politique démographique. Finalement, les Chinois entrent dans le dilemme que si nous répondons à l’appel de l’Etat en élevant un seul enfant (ou deux selon la nouvelle politique), non seulement la garantie de notre vieillesse sera mise en question, mais nous imposerons à notre enfant unique (voire deux) un fardeau plus lourd qu’il ne puisse assumer; si nous allons à l’encontre de la politique du gouvernement en ayant plusieurs enfants, la fonction familiale pour le soutien de notre vieillesse sera conservée, mais nous en payerons un prix très cher sur les plans économique, politique, social et culturel (au moins une amende très élevée).

De ce fait, pour minimiser la perte et mieux se garantir, alors que le nombre d’enfants que l’on peut avoir est strictement limité, beaucoup de Chinois n’ont qu’un seul choix – préférer pour un garçon et donner artificiellement naissance à sa naissance. Pendant ces dernières années, le développement technologique, l’application étendue de l’ultrasonographie et de la technique sûre pour l’avortement ont rendu possible le choix du sexe du nouveau-né : si le résultat du test ultrasonographique indique que l’embryon est une fille, on fera un avortement; si c’est un garçon, on lui donne la naissance. En conséquence, rien d’étonnant que le sex-ratio en Chine soit déséquilibré. Cette catastrophe provient d’une synthèse des facteurs comme arrangement cynique du système social, manque de sécurité dans la vie sociale, influence de la culture traditionnelle et développement  rapide des nouvelles technologies.

Même aujourd’hui, lorsque l’on préconise qu“une fille ou un garçon, c’est la même chose”, certains règlements n’incarnent pourtant pas l’égalité entre homme et femme. Par exemple en zones rurales, la distribution de la terre, du cimetière et de l’héritage est toujours défavorable aux filles mariées qui ont quitté leur famille paternelle.

Le peuple n’est pas spécialiste et il est toujours réaliste. Si l’on lui dit que le sex-ratio en Chine est déséquilibré, qu’il faut arrêter de choisir artificiellement le sexe de son enfant, il ne l’écoute pas. Ce dont il a besoin, c’est ce qui lui fera du bien. Et en l’occurence, de réaliser sa préférence pour un garçon en recourant à la technologie.

2. Le développement de nouvelles technologies

En remontant dans l’histoire, nous n’avons pas de mal à trouver que la préférence concernant le sexe des nouveaux-nés en Chine ne s’était pas faite en un seul jour, et que le déséquilibre du sexe n’avait apparu qu’à la fin des années 1980. En effet, avec la modernisation du pays, la culture traditionnelle était en train de perdre son influence sur la foule [sur la population] au fur et à mesure. Donc le jugement que ce déséquilibre a résulté d’une résurgence de la tradition dans les années 1980 est une idée mal fondée. La préférence pour un sexe elle-même n’est pas capable de créer un tel déséquilibre du sex-ration sans précédent dans l’histoire de l’humanité, sans recours aux autres méthodes technologiques qui en sont les complices. Pour être plus simple, ce n’est pas nous, en tant qu’individus, qui sommes capables de déterminer si nous donnons naissance à un garçon ou à une fille. Le processus de procréation est un phénomène complexe malgré la volonté de l’homme.

Donc la préférence concernant le sexe des enfants est une cause essentielle du déséquilibre du sex-ratio, mais ce n’est pas la cause unique. Il faut encore y ajouter les techniques modernes comme le test ultrasonographique et la mise en fin artificielle de grossesse, etc. Et de plus, l’Etat a promulgué certains décrets visant à prohiber le test du sexe de l’embryon sans besoin médical recommandé par le médecin. En conséquence, le déséquilibre du sex-ratio ne peut être produit qu’à condition de l’existence de la préférence pour le sexe de l’enfant, des nouvelles technologies pour remplir cette préférence et de la défaillance de l’administration. Malheureusement, la sélection artificielle du sexe de son enfant (cela semble rationnel pour les individus et les familles), devient enfin un acte irrationnel pour tout le groupe social.  

3. La défaillance de l’administration

Pour terminer, nous abordons maintenant le dernier enjeu : pourquoi le gouvernement chinois n’arrive pas à exercer une administration efficace sur ce problème du choix du sexe des enfants.

D’abord, la politique démographique en Chine se concentre sur le contrôle de la population et néglige, dans une large mesure, le problème du déséquilibre du sex-ratio. Pour cette raison, en exerçant cette politique de l’Etat, les gouvernements locaux travaillent notamment pour mettre en application strictement le planning familial, sans beaucoup considérer la structure de la population. Autrement dit, ce qui importe, c’est la quantité de la population, et le déséquilibre du sex-ratio “n’est pas un vrai problème”. Pour beaucoup de dirigeants locaux, ils veulent absolument que le peuple soit content de leur travail et que la politique de l’Etat s’exerce avec efficacité. Ils remarquent qu’une fois le désir d’un couple d’avoir un enfant de tel sexe satisfaite, le travail de le dissuader d’avoir plus d’enfants sera beaucoup plus facile à effectuer. Ils adoptent alors une attitude de “laisser aller” face aux actes illicites de test du sexe de l’embryon et d’avortement. De cette façon, le peuple se réjouit d’avoir un fils selon sa volonté et les administratifs, eux, peuvent remplir plus aisément leur tâche de contrôler la population. Quelle harmonie entre le gouvernement et le peuple, quel résultat gagnant-gagnant, pourquoi pas le faire ? En tout cas, les officiels locaux ne verront leurs résultats d’administration évalués que sur l’efficacité du contrôle du nombre de la population. Réduire la quantité de la population au prix du déséquilibre sexuel, pourquoi pas ?

Ensuite, nous savons déjà que l’effet secondaire du déséquilibre sexuel demeurera pour une longue durée. Les officiels locaux sont très clairs sur le problème que posera ce déséquilibre, mais pour beaucoup d’entre eux, ce n’est pas grave, cela ne les concerne pas, parce que ce n’est pas pour maintenant, mais que le problème paraîtra trente ans plus tard. Cette myopie politique est presque un défaut général de toute sorte de gouvernement, pourvu qu’un mandat est établi pour les chefs. De ce fait, les dirigeants locaux tendent toujours à obtenir un résultat à courte échéance au lieu de chercher un exploit d’intérêt général à longue échéance. C’est justement cette tendance, parfois inconsciente, qui contribue à l’aggravation du problème du déséquilibre sexuel que nous devons affronter aujourd’hui. Voilà la question éternelle de “politiquement correct dans l’actualité” et “politiquement incorrect dans l’histoire”. La notion de “développement durable” ne doit pas seulement se lire dans les documents ou discours officiels, il faut la mettre en application. Si ce n’est le cas, on commettra une grande ignorance de la situation nationale et une grande irresponsabilité envers le futur de notre pays.

Cela me rappelle le ravage du SARS en 2003. La première réaction de nombreux gouvernements locaux au début de l’épidémie n’était pas de prévenir le peuple et de prendre des mesures nécessaires pour la combattre, mais de dissimuler la réalité en bloquant la nouvelle, exactement comme l’a raconté Albert Camus dans La Peste. Ils ont pensé à échapper à la responsabilité de mauvaise administration en se taisant sur le problème, mais ils ont eu tort cette fois, parce que la situation deviendrait finalement si grave qu’ils ne puissent plus la cacher. Si ce n’était pas à Beijing, mais dans d’autres provinces moins développées qu’a commencé cette épidémie, les mesures puissantes n’auraient pas pu être prises et il nous aurait été inéluctable de connaître une catastrophe. Chaque fois qu’un problème émerge, il arrive à un  gouvernement local, en Chine comme à l’étranger, de penser d’abord comment le dissimuler, et c’est seulement quand on ne peut plus le faire qu’on le révèle involontairement. Mais souvent, quand l’on accepte de le révéler, la meilleure occasion de le résoudre est déjà ratée. La logique de nombreux gouvernements locaux sur le problème du déséquilibre sexuel est bien similaire, sauf que ce dernier est moins visible qu’une épidémie et qu’il faudra du temps pour que les gens s’en rendent compte ou s’en soient informés. Maintenant que l’effet non désirable du déséquilibre sexuel se montre du fait que beaucoup de jeunes nés après les années 1980 entrent dans l’âge de mariage, nous ne pouvons plus plus rester muets, surtout les administratifs. Ils doivent prendre des mesures importantes pour agir. Mais franchement, les problèmes accumulés depuis trente ans ne pourront pas être résolus dans une courte période. Et ces 36 millions de garçons de trop pour l’équilibre des deux sexes doivent servir d’une leçon douloureuse pour nous pour améliorer notre mode d’administration. 

 

[1] https://fr.wikisource.org/wiki/Psychologie_des_foules/Pr%C3%A9face

Partager:

Presse et médias

SISU News Center, Office of Communications and Public Affairs

Tel : +86 (21) 3537 2378

E-mail : news@shisu.edu.cn

Adresse :550, Dalian Xi Lu, Shanghai 200083, Chine

En savoir plus