Un passage piéton réservé aux personnes handicapées et de couleur rose s’étend du Palais Omnisports de Bercy (Arena Bercy) aux différentes stations de transport, bien visible. Théo, un jeune Parisien, se déplace aisément grâce à sa canne. Tous les quelques mètres, des panneaux indiquent le temps et la distance jusqu’aux sites olympiques. La zone proche de la chaussée est un passage de dépose pour les bus à destination des personnes handicapées.

Carte pour les personnes handicapées 1

Voie de débarquement 1

Il attend devant un ascenseur accessible, mais après environ une minute, il se rend compte que celui-ci est en panne et décide finalement de prendre les escaliers. Des publicités pour le service public sur le mur montrent des personnes à mobilité réduite en train de courir.

Descendre l’escalier avec des béquilles 1

Dans la station de métro, des panneaux symbolisant l’accessibilité pour les personnes handicapées rappellent aux usagers l’attention aux besoins des personnes en situation de handicap. Bien que Paris ait mis en place certaines facilités, comme des boutons spéciaux pour les feux de signalisation, des sièges spacieux dans les bus et les trains, ainsi que des cartes en braille, voyager seul reste difficile pour les personnes handicapées.

Espace spacieux pour le fauteuil roulant 1

Espace spacieux pour le fauteuil roulant 2

Bouton pour les personnes handicapées 1

La ligne 14 du métro parisien est la seule entièrement automatisée et accessible, reliant plusieurs sites olympiques et l’aéroport d’Orly. Malgré une conception axée sur l’accessibilité, les statistiques montrent que quatre stations ont des ascenseurs en panne, dont la station Bercy. D’un point de vue global, seulement 9% des stations du système de métro parisien sont accessibles, avec seulement 29 stations équipées de dispositifs adéquats.

Ascenseur dans la station de métro 1

Les personnes handicapées rencontrent de nombreux obstacles dans le métro parisien. Pour un trajet de seulement 10 minutes, Théo met souvent plus de 30 minutes. Bien que les transports en commun en centre-ville proposent des services accessibles, seulement 25% des transports ferroviaires sont adaptés aux fauteuils roulants. Face à l’augmentation du nombre de personnes handicapées, il devient de plus en plus crucial de garantir leur mobilité. Selon une estimation de 2020, 5 millions de personnes handicapées vivent en France, tandis que dans le monde, 1,3 milliard de personnes vivent avec un handicap sévère, représentant 16% de la population totale.

L’organisation des Jeux Paralympiques ne représente pas seulement une avancée dans le domaine du sport, mais elle modifie également en profondeur la perception et l’attitude de la société envers les personnes handicapées, en favorisant la construction d’infrastructures accessibles. Comme le dit Craig Spence, un responsable du Comité International Paralympique : « Le sport est un outil efficace pour changer les mentalités. » Prenons l’exemple des Jeux paralympiques de Londres en 2012, où la chaîne britannique Channel 4 a investi 1,2 million de dollars pour recruter et former une équipe de médias composée de personnes handicapées, garantissant ainsi une couverture objective. En conséquence, plus de 40 millions de personnes ont regardé les compétitions, un tiers des adultes a changé sa perception des personnes handicapées et 81% d’entre eux estiment que les Jeux Paralympiques ont eu un impact positif sur leur attitude. En 2019, les données montraient que le nombre d’emplois pour les personnes handicapées au Royaume-Uni avait atteint 3,85 millions, soit une augmentation de près d’un million depuis 2012.

En Chine, lors des Jeux Paralympiques de Beijing en 2008, plus de 150 millions de dollars ont été investis pour créer 14,000 infrastructures accessibles. Au Brésil, après avoir obtenu l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques, le nombre d’emplois pour les personnes handicapées est passé de 280,000 à 418,000, soit une augmentation de près de 50%.

La France accueillera pour la première fois les Jeux Paralympiques d’été en 2024, avec un investissement de 125 millions d’euros prévu pour améliorer les infrastructures accessibles. Avant l’événement, Paris a entrepris plusieurs améliorations d’infrastructure, comme l’abaissement des trottoirs, la réparation des chaussées et l’ajout d’équipements réservés aux personnes handicapées. De plus, le village paralympique est doté d’installations temporaires afin de répondre aux besoins des athlètes handicapés.

Même après la fin des Jeux Paralympiques, cet impact perdurera. Entre 2024 et 2026, Paris construira 244 écoles accessibles, garantissant qu’il y en ait au moins une dans un rayon de 15 minutes à pied. De plus, la ville a investi 3,6 millions d’euros dans l’installation de 10,400 modules sonores afin d’améliorer l’accessibilité des feux de circulation.

En prévision des Jeux Paralympiques de 2028, la ville de Los Angeles accorde une attention particulière aux droits des personnes handicapées, veillant à leur participation et à leur accès aux services. Le maire Bass s’est engagé à moderniser les infrastructures de transport pour que les spectateurs puissent accéder facilement aux lieux de compétition.

Cependant, l’impact des Jeux Paralympiques reste limité. Malgré les investissements massifs de la France dans les infrastructures accessibles, de nombreux défis demeurent. Dans de nombreux endroits, il y a un manque d’ascenseurs accessibles, ce qui complique les déplacements des personnes handicapées. Les voyages en solo restent difficiles pour les personnes handicapées et nécessitent souvent une assistance.

Couple poussant un fauteuil roulant 1