Rapport sur mon stage à la galerie Almine Rech

WANG Chao 王朝

Revenu dans notre pays et voulant une nouvelle expérience du travail, j’ai commencé à faire mon stage dans une galerie il y a six mois. Dans cette période très intense, j’ai reçu plus que j’ai attendu.

La galerie Almine Rech, le premier espace fondé à Paris en 1997, est une institution fixée principalement sur l’art contemporain, plus précisément le minimalisme, l’art conceptuelle et le pop art. Comme les autres galeries commerciales dans l’industrie, il représente des artistes du choix et les aide à vendre leurs œuvres en tirant une partie considérable de profit. Je me suis rendu compte de cette notion commerciale avant d’entrer dans la galerie, mais ce n’est qu’au cours de mon travail actuel que je l’ai appris réellement. Chaque jour, dans la filiale près de la rue Nanjing Dong Lu, des centaines de personnes vient visiter la galerie pour apprécier leurs artistes préférés ou pour prendre une belle photo, mais derrière la porte du bureau, le travail essentiel se lance : la vente. Hors de l’aspect artistique, beaucoup de travail est autour de la vente : la comptabilité, le transport des œuvres, la presse,la relation avec les collecteurs, la participation aux foires de l’art, etc.

D’un autre point de vue, l’art ne s’avance pas sans l’aspect commercial. On dit souvent qu’une vraie œuvre d’art est sans prix, mais en réalité, c’est cette valeur mondaine et profane attaché aux œuvres qui confirme le statut d’un artiste et son œuvre. Aujourd’hui, les artistes sont de plus en plus attachés aux galeries et aux collecteurs, ils se font représentés par les galeries dès qu’ils finissent leurs études à l’école des beaux-arts, et chaque œuvre infinie est déjà commandée par les collecteurs qui ont payé énormément d’argent pour la décoration de leurs villas. Cela a sans doute amélioré le statut financier des artistes, mais est-ce qu’un nouveau Van Gogh va apparaître dans cet environnement? L’art contemporain est-il un jeu des hautes classes ? L’art qu’on compose aujourd’hui va-t-il être reconnu par des générations au futur?

J’ai trouvé certains artistes représentés que j’aime : Alexandre Lenoir qui inverse la technique de peinture par sa pratique du décollement ; Mehdi Ghadyanloo qui, avec son trompe-l’œil, exprime sa tristesse par la folie enfantine ; Tarik Kiswanson qui incarne une notion humaine dans les matériaux plus non-vivant et artificiel, rappelant les pratiques d’art le Nouveau Réalisme, etc.