Avant-propos :

Le fil rouge de ce premier semestre universitaire pour le cours de presse des étudiants de 3^e année (classe A) fut la réalisation, sous forme d’une présentation orale d’une dizaine de minutes, d’une revue de presse thématique hebdomadaire par groupes de 2 ou de 3.

En s’inspirant des revues de presse authentiques des principaux médias francophones, les étudiants devaient, tels de véritables journalistes, sélectionner 3 thèmes importants de l’actualité de la semaine écoulée, hiérarchiser l’information et mettre en lumière la manière dont l’information est traitée en mettant en relief les écarts de jugement, les différences ou contradictions entre les différentes sources pour un même thème d’actualité. Ils devaient également respecter la structure et le style journalistique propre à l’exercice de la revue de presse.

La revue de presse orale devait être accompagnée d’un support visuel iconographique, d’un dossier préparatoire et du texte écrit de la revue de presse.

Ce travail complet mettant en jeu toutes les compétences de langue, chronophage et ancré dans l’actualité a été très bien réalisé par la majorité des étudiants de la classe.

C’est la version écrite de leur revue de presse dont nous proposons ici quelques exemples à la lecture.

Julien Guillemet

Lecteur de français, SISU, 2016-2017.

Revue de presse de la semaine du 31/10 au 06/11 2016.

Par CHEN Jiajia (Jacqueline) et PANG Yaxian (Zoé)

Elections des Etats-Unis! Qui deviendra le prochain président du plus grand pays du monde? C’est une question que presque chacun se demandait pendant ces dernières semaines. Alors, le 28 octobre, à onze jours du scrutin, le directeur du FBI, James Comey, a décidé de relancer l’enquête sur les courriels de l’un des deux candidats présidentiels, Hillary Clinton. « C'est une «bombe politique», estime Le Figaro, jetée sur le brasier de la campagne la plus violente depuis des décennies. ». Cette annonce intervient au pire moment pour les démocrates car par manque des éléments essentiels, le public aura du mal à savoir si la candidate est innocente. Cette opinion rejoint l’analyse du Monde, qui titre: « L’« affaire des e-mails », épine dans le pied d’Hillary Clinton ». Et ce journal pose aussi la question : les enquêteurs du FBI auront-ils le temps d’achever leurs travaux avant l’élection présidentielle du 8 novembre ? Dans ce cas-là, l’écart entre Donald Trump et l’ex-première dame, toujours donnée favorite, qui a à peine 3％plus de votes, se resserrerait probablement.

Diffusé par BFMTV et ITélé, le deuxième débat télévisé de la primaire à droite a eu lieu le 3 novembre. Pour ceux qui espéraient du sang et des larmes après le premier débat “à fleurets mouchetés”, ce n’est pas raté cette fois-ci, car c’est un débat “musclé”. "Davantage que lors du premier débat télévisé" estime Le Figaro dans un article qui titre: “les candidats lavent leur linge sale en public”. Passes d'armes politiques, lapsus, le «cas François Bayrou»...les sept candidats n’ont pas manqué de s’interpeller. “enfin un peu de castagne! ” a trouvé Le Parisien. Un point-clé de ces 2h45 d’échanges noté par Le Figaro indique que, “Nicolas Sarkozy a été pris pour cible dès le début de ce deuxième débat”. L’ex-président de la République s'est de nouveau retrouvé au centre des attaques, sur sa politique migratoire et son exercice du pouvoir. Alors, “l’ancien président a répondu pied à pied à ses assaillants” constate Le Parisien. Et l’expression “passe d’armes” qui signifie les échanges vifs entre Bruno Le Maire et Nicolas Sarkozy paraît dans plusieurs articles de journaux quotidiens, par exemple, Le Monde et Le Figaro. En plus, l’ex-chef de l’Etat a aussi contre-attaqué en dénonçant les dangers d’une alliance entre le président de Modem et Alain Juppé. Dans la Une du Figaro, on estime que “le cas Bayrou sème la zizanie à droite.”

Vendredi 4 novembre, plusieurs représentants du parti de la démocratie des peuples (HDP) ont été placés en garde à vue, et ses deux codirigeants ont été mis en détention, interpellés dans le cadre d'une enquête “antiterroriste” liée au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).Le principal parti pro-kurde de Turquie a annoncé dimanche qu'il cessait toute activité au Parlement. Le Figaro titre « Turquie : sous pression, l'opposition pro-kurde boycotte le Parlement »:sous le pouvoir et la pression, le HDP ne pouvait que cesser tout activité pour protester contre le vaste coup de filet dont il est victime. C’est une manœuvre qui ne vise qu'un seul objectif: modifier la Constitution pour imposer un régime présidentiel, en remplacement de l'actuel régime parlementaire. C’est « Un climat de purges sans précédent », estime le Figaro. À l'étranger, en Allemagne, des manifestations se sont également déroulées pour « Stopper la dictature Erdogan ». Le Parisien souligne les voix critiques des pays occidentaux et la réponse d’Erdogan. Il affirme qu’il est un « Dictateur indifférent » aux critiques des médias occidentaux. L'UE a notamment exprimé son inquiétude face à une évolution qui « fragilise la démocratie en Turquie ». Répondant à ces critiques, M. Erdogan a affirmé que cela lui était « parfaitement égal ». Cela entre dans une oreille et ressort par l'autre. La Croix tire que c’est un jour « qui marque la fin de la démocratie en Turquie » et aussi pense que l’arrestation des principaux dirigeants du parti prokurde n’est pas une surprise pour les principaux intéressés. En même temps, le journal cite une « Opération à double tranchant. »

Par ailleurs, les 29 skippers du 8e Vendée Globe, le tour du monde à la voile en solitaire sans escale et sans assistance, ont pris le départ dimanche aux Sables-d'Olonne. La Croix pense qu’il y a neuf favoris, et Éric Bellion est parti avec La Croix. Maintenant ils ont déjà à près de 600 kilomètres et deux des favoris sont en tête. Le rapport décrit les difficultés pendant les aventures et ce qu’il encourage les gens. Le Parisien indique qu’une exposition « Océans, des ressources insoupçonnées »en marge, dédiée au thème de la mer et du développement durable et déclinée en différentes parties, est également proposée.

Revue de presse de la semaine du 09/11 au 13/11 2016.

Par SHI Lili (Elise) et HUANG Linyan (Emilie)

Au menu de cette revue de presse française du 9 au 13 novembre: le concert du Sting pour la réouverture du Bataclan, les multiples hommages du 13 novembre, le décès du Paul Vergès.

Samedi 12 novembre, le chanteur anglais Sting a donné un concert au Bataclan, où l’attentat a eu lieu le 13 novembre 2015, pour célébrer la réouverture de la salle . Le Figaro titre sur « Grâce à Sting, le Bataclan retrouve le goût de la fête ». Il écrit « grâce à Sting, une page s’est tournée », « Quelque chose de fort se passe ». Le journal souligne qu’en prélude le chanteur a proposé d’observer une minute de silence en hommage aux 90 spectateurs tués. Il indique que « l’intégralité des recettes va à deux associations de victime Paris for Life et 13 novembre Fraternité-Vérité ».

Cela est aussi confirmé par Le Monde. Le journal nous montre la scène de ce concert qui est plutôt « une liesse cathartique » du point de vue de deux rescapés. Sting a concocté 17 chansons de tendresse et d’énergie qui effacera le traumatisme de l’attaque terroriste. A la fin, le Monde mentionne que la direction du Bataclan a chassé deux membres du groupe qui y jouait lors de l’attentat parce que leurs gardiens sont accusés d’avoir été complices des terroristes.

D’ailleurs, le Figaro a décidé de consacrer une rubrique de société à l’ouverture des commémorations des attaques par François Hollande au Stade de France, à Saint-Denis. En plus, l’article nous cite d’autres formes de commémoration, telles que celle en ligne, une bougie sur chaque fenêtre etc.

Et pour Le Monde, « Un an après, que reste-t-il du 13 novembre? », avec l’oubli de l’attentat il y a un an, ce drame sanguin, qui est un « uppercut pour la société française », a encore des conséquences politiques pour le pays et des altérations de la vie des survivants.

La Croix et l’Humanité consacrent leur une au sujet de l’anniversaire du 13 novembre 2015.

L’Humanité se concentre sur la fraternité, « valeur oubliée de la devise républicaine ». Les habitants du quartier où s’est passée la barbarie veulent « inonder de couleurs et faire revivre » leur quartier au lieu d’en faire un mausolée. Mais, aujourd’hui ils sont très vite oubliés et leurs demandes sont négligées. L’article critique que le gouvernement français a oublié de convier les victimes et les élus de Saint-Denis et des jeunes au chômage qui souffrent des stigmatisations. Il estime que l’on doit « entretenir le vivre-ensemble » par solidarité bien qu’il y ait plein d’origines, de nationalités, de religions.

D’une manière différente de ces derniers articles, La Croix fait l’éloge de l’humanité incroyable que les bénévoles et les secouristes ont montrée pendant le secours des victimes et il parle des problèmes psychologiques qui persistent pour eux.

Ensuite, une nouvelle sur le décès de Paul Vergès, le fondateur du parti communiste réunionnais et doyen du Sénat. Il est mort samedi à l’âge de 91 ans.

Le Figaro lui rend hommage avec un portrait, aussi simple que son titre « Mort de Paul Vergès, doyen du Sénat ». Il présente brièvement le fait de sa mort, sa famille et sa vie politique.

Par contre, l’Humanité décrit précisément ses soixante ans de carrière politique par l’ordre chronologique et fait l’éloge du politicien en écrivant : « il était le plus connu des hommes politiques réunionnais et le détenteur du record de longévité parmi les élu français ». Paul Vergès s’est livré à la fondation du PCR et à l’émancipation des réunionnais. Il militait pour l’autonomie de la Réunion et se battait contre la départementalisation.

« L’ile au cœur de ses préoccupations », confirme Les Echos. L’article appelle Paul Vergès le « puissant bâtisseur de la Réunion », parce qu’il a porté et concrétisé des projets majeurs du développement de l’île. Le quotidien cite aussi beaucoup de commentaires des politiciens. « Visionnaire, il inscrivait ses préconisations dans une analyse éclairée des évolutions démographiques, économiques et sociale » estime le président François Hollande. D’autres figures de la vie politique rendent aussi hommage à cet homme vénérable.

Même son de cloche dans Libération qui titre « Paul Vergès, grande figure communiste de la Réunion ». Le journal le prend pour ferme défenseur de l’identité de l’île. Ce qui mérite l’attention, c’est que dans cet article, on cite des jugements d’Alain Jupeé et de Nicolas Sarkozy à droite: malgré les divergences politiques, ils lui présentent respect et admiration.

Revue de presse de la semaine du 17/11 au 23/11 2016.

Par MAO Yu (Stéphanie) et SHEN Xin (Chantelle)

Au menu de cette revue de presse française, la victoire écrasante de François Fillon à la primaire de la droite, la mort du révolutionnaire cubain Fidel Castro et Black Friday.

« Une France égoïste et conservatrice a voté Fillon », confirme l’Humanité. Comme on pouvait s’y prendre attendre aux résultats du premier tour, François Fillon a gagné 66,5% des suffrages lors du second tour de la primaire organisée par le droite. Selon l’Humanité, la victoire de Fillon semble provenir d’une France de propriétaires, de cadres, d’artisans, de commerçants, de paysans, d’investisseurs disposant un certain nombre d’électorat. On peut trouver que ses mesures concernent les impôts, le temps de travail, le chômage et la retraite etc. qui attirent et rassurent beaucoup son électorat. Cependant, quant aux enjeux climatiques Fillon ne les a pas mis dans une place importante, comme l’Humanité a remarqué « les enjeux climatiques absents » pour lui. En revanche, il est pour l’exploitation du gaz de schiste et l’utilisation d’OGM. En ce qui concerne le développement durable pour les générations futures, l’Humanité estime qu’ « il n’y a pas plus mauvais candidat que François Fillon pour l’élection présidentielle de 2017 ».

« Fillon, un candidat en phase avec son parti, pas avec le pays», ironise Libération, qui a choisi de consacrer sa une non pas à la primaire de droite, mais à la mort du leader cubain Fidel Castro. Selon le journal, sa révolution libérale et conservatrice est « plébiscitée » par la plupart des droites tandis que 60 % des Français rejettent la réduction du nombre de fonctionnaires et la retraite à 65 ans et 70 % s’opposent à une hausse de la TVA. Si Fillon ne veut pas échouer, évoque le quotidien, il « va devoir abandonner une partie de sa radicalité revendiquée ».

Quant à le Parisien, il a évoqué en particulier le fait que François Fillon a expliqué ses mesures sur la Sécurité sociale lundi soir sur le plateau du 20h de France 2. Il a dit que «  Fillon a promis que les plus modestes ne seront pas moins bien remboursés ». Après sa victoire à la primaire de la droite, Fillon dit qu’il prendrait l’engagement afin de protéger tous les revenus modestes ou moyens. « Il voulait que les personnes les plus modestes et âgées soient mieux remboursés qu’aujourd’hui », Fillon a assuré, bien que « la ministre de la Santé Marisol Touraine l’a accusé de ni plus ni moins privatiser le système de santé ». Le Parisien a informé qu’il s’est aussi proposé le but pour les Français de travailler un petit peu plus et dépenser un peu moins d’argent public. De plus, Fillon voulait parler avec François Bayrou, « il faudra s’entendre », a-t-il insisté. Pour les idées de gauche, « il veut être ouvert au débat avec les centristes », Fillon a affirmé.

Fidel Castro, père de la Révolution cubaine, s'est éteint vendredi soir à La Havane à l’âge de 90 ans. « Un géant du XXe siècle », confirme l’Humanité, qui remarque, dans l'ordre chronologique, sa vie et sa réussite de révolution. En posant et répondant à diverses questions lui-même, le quotidien estime que Fidel restera, avec son enthousiasme révolutionnaire, « un adversaire acharné de la dictature », le « héro des temps modernes ». Dans son édito, le journal est même optimiste pour le futur: bien que Fidel soit mort, « il y aura évolution. Obligatoire. »

Pourtant, la Croix conteste la mise en pratique de la politique de Fidel. « Mort de Fidel Castro, triste caudillo des tropiques » fait la une du quotidien. « Personnage atypique par excellence » Fidel a mis l’ « embargo total décrété à Washington », une victoire légendaire sur l’impérialisme, tandis que « la complexité et les dimensions de la personnalité », et même les triomphes dans les secteurs de l’éducation et de la santé n’ont pas renversé toutes les peines du peuple. Sans les moyens matériels pour soutenir, estime le journal, les espoirs de Fidel Castro évoqués en paroles n’auraient jamais été concrétisés.

Au moment où la capitale cubaine pleure la perte de Fidel Castro, on célèbre sa disparition à Miami, constate le Figaro. Il y a de nombreuses réactions internationales：des sanglots à La Havane, comme « c'était un moment très triste », des joies à Miami, comme « Cuba libre! » et aussi des hommages de dirigeants étrangers, comme « Le camarade Castro vivra éternellement ». D’après le quotidien, Fidel était « un symbole de la lutte contre l'impérialisme américain » , et alors sa mort annonce définitivement la fin de l'histoire du XXe siècle.

On finit par Black Friday. Le 25 novembre, le lendemain de Thanksgiving, c’est une journée de super-solde. Inventée aux États-Unis et exportée en France, maintenant Black Friday gagne en notoriété. Pour le Black Friday, l’opération commerciale permet de profiter de conséquents rabais allant jusqu’à -50% sur des produits de grandes marques.

Le Parisien a titré « black Friday : c’est le vendredi des promos » comme leur titre. Il pense que le Black Friday est désormais un événement incontournable pour les chasseurs de bonnes affaires. Mais ce vendredi noir ne se limite plus à une seule journée. Amazon a déroulé ses promotions depuis lundi dernier et jusqu’à lundi prochain. « le jour de l’opération reste tout de même ce vendredi », estime le Parisien.

« Black Friday: le jour de novembre qui met vos comptes dans le rouge » confirme Libération. « c’est le rabais à l’appui » estime Libération. Décrit comme « la castagne en moins », car « le commerce en ligne dégagera environ 735 millions d’euros de chiffre d’affaires en France », prédit Libération.

Tandis que le Figaro a affirmé le Black Friday « moins alléchant » et il a utilisé « les limites »dans le titre qui donne une impression moins optimiste. Selon le Figaro, les ventes à pertes, qui suggéreraient de pousser les rabais jusqu’à des -70, voire -90%, comme on le voit aux États-Unis, sont interdites en France». La prudence promotionnelle pourrait bien décevoir certains consommateurs. Pour les commerçants ils ont limité les rabais afin de ne pas détériorer davantage une trésorerie déjà mise à mal en France par un automne morose. Donc, des rabais au moins 60% sont nécessaires pour convaincre les indécis.